Vendredi 28 novembre, 6h40 : interpellation musclée, intimidation, injures, passage de menottes, le tout devant les enfants du prévenus. Une procédure tout à fait régulière si l’on en croit les paroles de la Garde des Sceaux, Rachida Dati. Après tout me direz-vous, il ne s’agit sommes-toutes que d’une banale intervention quelque peu musclée. Pas de quoi finalement pavoiser. N’est-ce pas le lot de bon nombre de pays « viriles » comme la Lybie, la Russie, la Corée du Nord ou encore la Birmanie ?
Que les syndicats, la Gauche et les citoyens cessent de s’insurger, il est temps que chacun comprenne que les médias ne peuvent plus être indépendant, que chacun doit rentrer dans le rang au risque de mesures drastiques. Messieurs les journalistes, la presse n’est libre qu’à proportion de ses silences, acceptez la mainmise du pouvoir et des intérêts économiques.
Voilà une vision sarcastique d’un événement que j’ai vécu avec révolte et désappointement. Cet ex-Directeur de la publication du journal Libération devait répondre d’une plainte en diffamation déposée en 2007 par Xavier Niel – le fondateur du fournisseur d’accès à Internet Free – après le commentaire contesté d’un internaute. Un mandat d’amener plus tard et Vittorio de Filippis se voit violemment menotté, injurié et malmené comme un criminel le tout devant les yeux ébahis et apeurés de ses deux enfants. Une chance que l’ainé n’ait pas protesté, demain, passé 12 ans, il aurait très bien pu suivre son père ! Vittorio de Filippis sera ensuite emmené au dépôt du tribunal de grande instance de Paris où il sera fouillé intimement à deux reprises…
Si l’affaire est inadmissible, elle m’est d’autant plus insupportable qu’elle constitue le lot courant de dizaines de milliers de citoyens anonymes qui chaque année subissent le zèle administratif de certains juges et la brutalité coupable de certains policiers. Ces anonymes qui, en l’absence de relais médiatique, ne trouvent qu’un faible écho dans la dénonciation de ces pratiques, surtout s’ils sont plus pauvres, moins instruits ou étrangers.
Je ne conteste pas la justice et les lois qui la fondent. Les journalistes sont soumis au droit, il ne peut en être autrement et d’aucun ne le conteste, mais encore faut-il que ce droit soit appliqué et les personnes respectées dans leur intégrité. Aucun détenteur de l’autorité, qu’il soit policier ou juge, ne doit se dispenser d’une réflexion personnelle dans l’usage qu’il fait de la force que lui confère sa fonction au service de la collectivité. A force de sécurité nous oublions l’essentiel : le respect de nos libertés.
Le climat pour la presse est ainsi aujourd’hui devenu délétère : à la pression judiciaire de plus en plus grande, s’ajoutent des pressions économiques et politiques, toutes deux parfois intimement liées. Avec un Président de la République aux puissants amis dans les médias, un projet de loi sur l’audiovisuel qui place l’Etat au cœur du control de l’information, et des juges qui participent de cette entreprise de contrôle, c’est toute la liberté de la presse qui se trouve menacée et par la-même la libre et juste information des citoyens. Voilà une formidable démonstration de coercition des journalistes à l’heure des Etats Généraux de la Presse.
Benjamin Vanardois
Que les syndicats, la Gauche et les citoyens cessent de s’insurger, il est temps que chacun comprenne que les médias ne peuvent plus être indépendant, que chacun doit rentrer dans le rang au risque de mesures drastiques. Messieurs les journalistes, la presse n’est libre qu’à proportion de ses silences, acceptez la mainmise du pouvoir et des intérêts économiques.
Voilà une vision sarcastique d’un événement que j’ai vécu avec révolte et désappointement. Cet ex-Directeur de la publication du journal Libération devait répondre d’une plainte en diffamation déposée en 2007 par Xavier Niel – le fondateur du fournisseur d’accès à Internet Free – après le commentaire contesté d’un internaute. Un mandat d’amener plus tard et Vittorio de Filippis se voit violemment menotté, injurié et malmené comme un criminel le tout devant les yeux ébahis et apeurés de ses deux enfants. Une chance que l’ainé n’ait pas protesté, demain, passé 12 ans, il aurait très bien pu suivre son père ! Vittorio de Filippis sera ensuite emmené au dépôt du tribunal de grande instance de Paris où il sera fouillé intimement à deux reprises…
Si l’affaire est inadmissible, elle m’est d’autant plus insupportable qu’elle constitue le lot courant de dizaines de milliers de citoyens anonymes qui chaque année subissent le zèle administratif de certains juges et la brutalité coupable de certains policiers. Ces anonymes qui, en l’absence de relais médiatique, ne trouvent qu’un faible écho dans la dénonciation de ces pratiques, surtout s’ils sont plus pauvres, moins instruits ou étrangers.
Je ne conteste pas la justice et les lois qui la fondent. Les journalistes sont soumis au droit, il ne peut en être autrement et d’aucun ne le conteste, mais encore faut-il que ce droit soit appliqué et les personnes respectées dans leur intégrité. Aucun détenteur de l’autorité, qu’il soit policier ou juge, ne doit se dispenser d’une réflexion personnelle dans l’usage qu’il fait de la force que lui confère sa fonction au service de la collectivité. A force de sécurité nous oublions l’essentiel : le respect de nos libertés.
Le climat pour la presse est ainsi aujourd’hui devenu délétère : à la pression judiciaire de plus en plus grande, s’ajoutent des pressions économiques et politiques, toutes deux parfois intimement liées. Avec un Président de la République aux puissants amis dans les médias, un projet de loi sur l’audiovisuel qui place l’Etat au cœur du control de l’information, et des juges qui participent de cette entreprise de contrôle, c’est toute la liberté de la presse qui se trouve menacée et par la-même la libre et juste information des citoyens. Voilà une formidable démonstration de coercition des journalistes à l’heure des Etats Généraux de la Presse.
Benjamin Vanardois
Bravo,
RépondreSupprimerJe suis tout à fait d'accord avec vous, j'aime le ton sarcastique de votre article!!
Certes ce que vous dites est exact mais je trouve dommage qu'on fasse une fixation sur un journaliste qui a les moyens de se faire entendre et qui arrive même à faire commenter ce faits divers par le président.
RépondreSupprimerAlors pourquoi vous qui êtes , je viens de le lire, charger de la jeunesse au conseil fédéral du parti socialiste, vous ne parlez pas de la jeune collégienne qui a dû ,suite à l'arrêt devant son sac d'un chien renifleur spécialiste des biscuits et du pernod, après avoir retourné ses poches baisser son pantalon devant les policiers (y en a qui se font arrêter pour pédophilie pour moins que çà)se faire fouiller à même le corps. Humiliation , et cela est formellement interdit.
Quelle action pensez vous mener en soutien à cette gamine?
De plus il est de plus en plus question de pénaliser les enfants , mange ta soupe ou c'est la prison, quelle action pensez-vous mener à votre niveau contre ce type de législation?
Et le repérage des comportements des enfants dès trois ans , ce n'est pratiquement plus une idée, les nazis pour ne plus avoir de problèmes les executaient en même temps que leur parents, faudra-t-il que les enfants turbulents soient distingués par des étoiles pour qu'enfin vous réagissiez, ce sera déjà trop tard.
Alors qu'est-ce que vous proposez de faire pour parer à ces déviances faciles d'un état qui risque de devenir totalitaire en étant trop autoritaire.
S'il est facile de suivre des dénonciations de comportements de policier envers un journaliste en prenant le train en marche , il faut certainement du courage pour dénoncer tous les abus dont la jeunesse est la cible, ce n'est pas pour rien que nous arpentons aujourd'hui le pavé. Benjamin nous t'attendons.
Un étudiant actif
Cher « étudiant actif »,
RépondreSupprimerVotre propos est tout à fait pertinent, quelque peu excessif par moment mais j’imagine bien votre colère face à cet Etat qui aujourd’hui se permet beaucoup de chose sous le prisme du « tout sécuritaire ».
Il est en effet scandaleux que des journalistes, des jeunes, des enfants, des personnes âgées, des migrants, en réalité tout être humains puissent faire l’objet de telles mesures traduisant un certain « zèle » de la part d’une partie des forces de Police et des juges. Un « zèle » bien permis et entretenu par ce gouvernement.
Aussi, vous me reprochez de cibler mon propos sur le seul cas de l’ex-Directeur de la publication de Libération et de na pas prendre an compte les situations similaires vécues par des citoyens ne possédant pas ou très peu de relais médiatiques. Or je pense avoir pris ce fait d’actualité comme exemple (fût-ce-t-il pertinent) des dérives actuelles. Peut-être n’avez-vous pas bien lu certains passages de mon papier, pour preuve :
« Si l’affaire est inadmissible, elle m’est d’autant plus insupportable qu’elle constitue le lot courant de dizaines de milliers de citoyens anonymes qui chaque année subissent le zèle administratif de certains juges et la brutalité coupable de certains policiers. Ces anonymes qui, en l’absence de relais médiatique, ne trouvent qu’un faible écho dans la dénonciation de ces pratiques, surtout s’ils sont plus pauvres, moins instruits ou étrangers. »
S’agissant de la refonte de l’ordonnance du 2 février 1945 relative à « l’enfance délinquante », sachez que j’y suis fortement opposé dans les conditions présentées par Madame Dati. Cette ordonnance, basée sur le primat de l’éducatif, ne doit en aucun cas se transformer en système exclusivement répressif à l’encontre des mineurs. L’abaissement de l’âge d’emprisonnement à 12 ans et la création d’un tribunal correctionnel spécial pour les multirécidivistes de 16 à 18 ans et présidé par un magistrat (et non plus un juge pour enfant) qui pourrait infliger des peines alignées sur celles initialement réservées aux majeurs, me paraissent inappropriées et honteuses. Avant de penser la répression, pensons et renforçons nos efforts sur l’éducation et l’insertion de nos jeunes. Le primat de l’éducatif sur le répressif est primordiale. N’oublions pas que ces jeunes, ces enfants, que le gouvernement présente aujourd’hui comme une menace, sont l’avenir de notre société. Ne nous privons pas de cette richesse !
Alors quand Frédéric Lefebvre nous parle de détection de la violence dès 3 ans et qu’il le revendique haut et fort, je m’inquiète qu’il finisse par prétendre que la violence serait affaire de génétique !
Alors oui, cher « étudiant actif », ces sujets me préoccupent, mon papier n’était pas exhaustif mais il n’avait que vocation à dénoncer un fait symptomatique d’une dérive généralisée. Je viens effectivement d’être nommé Délégué Fédéral à la Jeunesse, sachez que nous démarrerons au plus vite nos commissions de travail et que je soutiendrais à force et engagements toutes ces préoccupations qui aujourd’hui laissent craindre pour nos jeunes des jours difficiles. Je tenterais à cet égard de faire au mieux des possibilités qui me seront offertes. La jeunesse est notre avenir, ne la dénigrons pas !
Amitiés Socialistes
Après avoir lu l'article et les commentaires j'attendais une réponse moins langue de bois de la part du PS , je crois plus dans les actes que dans les discours tarabiscotés qui ont plus un effet soporifique que mobilisateur.
RépondreSupprimerDavid
Cher David,
RépondreSupprimerSi toutes explications ou clarifications par le discours vous paraissent inutiles et trompeuses, sachez que j’apporte tout autant d’importance aux actes qu’aux paroles. Les actes ne pouvant être expliqués que par la parole, comme les paroles doivent être suivies des actes.
Aussi, dans le cadre de mon papier, sachez que d’une part le PS s’est mobilisé face à ce scandaleux excès de zèle (malheureusement plus fréquent que l’on ne pense), tout comme il se mobilise régulièrement pour l’ensemble des personnes victimes de procédures plus que contestables. Un exemple qui nous est proche me renvoi à l’action de Michel Delebarre pour la jeune chinoise Xiaoli Lin, ou encore la dernière intervention de Marianne Nouveau (adjointe au maire de Dunkerque) au conseil municipal de Dunkerque en faveur des migrants.
Ainsi, je ne doute pas que la temporaire cacophonie affichée du PS débouchera sur le retour d’une véritable force d’opposition et d’action. Il en va de notre devoir et de l’intérêt de notre pays.
ouaouw!!!!!
RépondreSupprimerje croyais que c'était la politique nationale ici et non locale et encore moins dunkerquoise
vous êtes qui monsieur benjamin, vous representez
quelle faction de "gauche" enfin??????
david lui vraiment de gauche
Il y a quelqu'un qui se fait plaisir ici? non!!!!
RépondreSupprimerEffectivement, la rubrique est censée porter sur l’actualité nationale mais vous n’êtes pas sans savoir, Monsieur, que l’actualité nationale a forcément des répercussions locales… D’autre part, l’exemple local me paraissait pertinent pour répondre aux interrogations qui m’étaient laissées. Enfin, je ne fais pas de politique dunkerquoise, j’illustre simplement l’action du Député de la 13ième circonscription dont je fais partie comme tous les Coudekerquois…
RépondreSupprimerQui suis-je ? Je pense avoir l’honnêteté et le courage de mettre mon nom et prénom à la fin de mes écrits Monsieur. Ce qui ne semble pas être votre cas…
Quelle faction de la Gauche ? Mais Monsieur, je ne représente pas de « faction », je ne fais pas partie d’un groupement militaire mais d’un parti politique républicain et démocratique ! Il n’existe pas de « faction » au sein du Parti Socialiste.
David est de Gauche, et vraiment ? Vous en savez des choses sur une personne qui mis à part laisser un prénom n’ose pas non plus s’afficher réellement. C’est son choix (puisse t-il être contestable) mais ne m’affirmez pas que cette personne est de Gauche sans en dire plus de précision.